Egarement
Le corps étendu, je contemplais les lumières
Étourdies, qui s'agitaient devant mes paupières
Presque closes. L'âme pensive, je sentais
S'animer les lucioles que ma peau frôlait.
- Mélancolique - Mes tympans exécutèrent
Une lente mélodie au rythme sincère
Dont le refrain court, et, les couplets penseurs, dansent.
Une lente mélodie, étourdie. - Silence -
Délivrant, les secrets d'un monde parallèle
Au paysage songeur, à la lumière frêle.
Un étroit chemin se fraie parmi le brouillard,
C'est le passage du souvenir. - Illusoire -
Soudain la mélodie se tait pour écouter
Muette, attentive, le récit du Passé
Aux allures imparfaites, brutales, féroces.
Mais en le dénudant de la vérité fausse,
La féroce Pensée, le brutal Souvenir,
Devient un malin Songe au délicat soupir.
Son souffle chaud vint chatouiller mes narines
Me ramenant soudain à la vie, la routine.
C'est ainsi qu'en sueur et la folie au cœur,
Mes pupilles franchirent d'un geste rêveur,
Les portes de l'éternelle Réalité.
Triste, inachevée, vaste, douloureuse. Figée.